Afin de contribuer à la diffusion en français de certains de leurs apports essentiels pour la pratique psychothérapeutique, je propose ces extraits traduits d'ouvrages majeurs, qui sont actuellement publiés en anglais. Bien évidemment, dès lors que l'un de ces livres sera accessible au lecteur francophone, le document correspondant sera supprimé (et merci de m'alerter si ce n'était pas le cas).
Cette sélection porte sur des livres comportant de nombreuses références bibliographiques. Il me paraît important que les propos tenus par les auteurs soient solidement étayés. Les synthèses ne reprennent pas - volontairement - l’ensemble des argumentations et démonstrations amenant aux conclusions, ce qui peut parfois donner le sentiment d’assertions gratuites ou sans fondements.
Psychopraticien de la relation ou Gestalt-thérapeute du lien (PGRO), mon approche thérapeutique et ma personnalité colorent et filtrent immanquablement ces documents. Une autre personne aurait sans doute sélectionné d'autres extraits de ces livres. Par ailleurs, ces traduction ne visent pas à être exactes, mais plutôt à respecter l’esprit et les propos de l'auteur.
J'espère vous avoir donné envie d'acheter et lire ces ouvrages en version intégrale traduite dès leur parution. Également, j'aimerais convaincre les éditeurs de l'intérêt de les publier en français.
Laurent-Yves Bourguignon
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Reliant l’interne et l’externe, le subjectif et l’objectif, Intra-connecté révèle comment le câblage de notre cerveau, ainsi que les messages de la culture moderne, peuvent renforcer un mode de vie et un système de croyances basés sur l’idée que notre nature fondamentale est celle de l’indépendance, de la séparation — une vie à vivre en tant que moi solitaire et isolé.
Pourtant, une perspective plus large, révélée par les découvertes scientifiques récentes et étayée par la sagesse des traditions autochtones et contemplatives, dévoile ce que nous sommes, notre réalité profonde. Celle-ci peut être quelque chose de plus large que celle d'individus isolés interagissant les uns avec les autres. Le mental et l’expérience de soi sont plus vastes que le cerveau, plus grands que le corps : ils sont au fondement de nos systèmes sociaux et du monde naturel dans lesquels nous vivons.
Notre moi corporel n’est pas seulement connecté aux autres, mais aussi à ces mondes relationnels eux-mêmes. C'est le Nous qui forme l’essence de l’appartenance et un sens élargi de soi qui fonde notre identité. Ce que nous sommes est à la fois à l’intérieur et dans l'entre-deux social : Moi plus Nous égale MNous, la réalité d’une globalité intégrative de nos vies intra-connectées.
Cet ouvrage synthétise un ensemble de résultats de recherche sur les systèmes émotionnels fondamentaux de Panksepp.
Après une présentation succincte et vulgarisée des sept systèmes émotionnels, à laquelle il manque malheureusement la composante mentale, les auteurs précisent l’ensemble des neuro-transmetteurs/hormones & zones de cerveau impliqués dans chacun. La possibilité de stimuler chacun de ces systèmes donne toute l’assise scientifique au travail de Panksepp.
Cet ouvrage apporte des preuves que l’activation des systèmes émotionnels fondamentaux est antérieure à la pensée et à notre état mental. Ceux-ci l’influencent, voire l’asservissent.
On trouvera également une réponse synthétisée à la question de savoir « en quoi les systèmes émotionnels de Panksepp sont au fondement de notre personnalité ».
L’Echelle Neuro-Affective de Personnalité (ENAP) évalue notre propension à activer chacun des systèmes émotionnels. L’ENAP est corrélé au modèle à cinq facteurs ou Big Five, outil d’évaluation de la personnalité dont la validité a été démontrée internationalement. Le Big Five a été conçu à une époque où l’on pensait que la pensée venait avant l’émotion, et qu’il fallait donc modifier le type de pensée pour changer l’état émotionnel, et donc que nous pouvions contrôler nos émotions par notre façon de penser. Panksepp a démontré l’inverse : un système émotionnel activé la colore, voire l'asservit.
Les auteurs ont comparé le niveau de bonheur et de bien-être subjectifs d’un groupe de personnes à leur profil de personnalité neuro-affective. Ils ont observé que les personnes les plus heureuses subjectivement ont des niveaux plus élevés d'activation des systèmes émotionnels positifs - qui procurent un sentiment agréable - (EXPLORATION/SEEKING, LUDIQUE/PLAY, SOLLICITUDE/CARE) et moins élevés que la moyenne dans les systèmes négatifs - qui font vivre un sentiment désagréable - (PEUR/FEAR, COLÈRE/RAGE, TRISTESSE/SADNESS). Ce résultat est essentiel dans la mesure où il donne une direction au changement thérapeutique : libérer les systèmes positifs (plaisir à aller vers le monde), réguler les systèmes négatifs (ni trop ni trop peu d'automatismes défensifs).
Les chercheurs ont identifié des écarts dans certains systèmes émotionnels entre un groupe de personnalités dépressives versus un groupe de référence évalué en bonne santé mentale. C’est une illustration du lien entre la pathologie et l’hypoactivation/l’hyperactivation des systèmes émotionnels fondamentaux. Hormis une fragilité génétique, les différents profils de personnalité pourraient donc résulter du niveau d’activation respectif des systèmes émotionnels.
Une comparaison de l’approche neuroscientifique de Panksepp avec d’autres travaux sur les émotions permet de mieux discerner les émotions fondamentales (innées) des émotions dites secondaires. Les émotions secondaires sont construites et combinent un apprentissage par l’expérience à certains systèmes fondamentaux. Par exemple, le sentiment de honte semble trouver sa source dans un système TRISTESSE/SADNESS puissant en combinaison avec un vécu douloureux dans notre expérience sociale.
Ces travaux viennent appuyer l’importance de pratiquer une « thérapie de l’hémisphère droit » (Schore, 2019), cet hémisphère étant relié directement au corps, aux systèmes émotionnels, ainsi qu'à leur régulation.
Manuel diagnostique psychodynamique, PDM
(édité par Vittorio Lingiardi & Nancy McWilliams)
Le PDM a donné aux cliniciens une alternative au DSM qui est largement basé sur l'identification de symptômes. Comme l'indiquent les éditeurs, le PDM fournit une "taxonomie des personnes" plutôt qu'une "taxonomie des troubles". L’intérêt de ce manuel réside dans la volonté de saisir la gestalt de la complexité humaine. À la différence des classifications DSM et CIM, le système PDM-2 du manuel diagnostique psychodynamique met en évidence l’expérience interne, le vécu par les clients de leur pathologie. Il s’intéresse à l’étiologie des troubles (contrairement au DSM). Le PDM est ouvert à la comorbidité, en opposition avec l’unicité diagnostique du DSM.
Ce manuel utilise une approche multidimensionnelle pour décrire les subtilités du fonctionnement global du client et les manières de s’engager dans le processus thérapeutique, apportant de précieuses indications sur le transfert et le contre-transfert. Il vise à promouvoir la formulation de cas cliniques, c’est-à-dire à aider les cliniciens à comprendre les difficultés d’un individu dans le contexte plus large du fonctionnement de sa personnalité.
Les textes de cet ouvrage sont étayés par de nombreuses références auteur, parmi lesquels Janet, Klein, Fairbairn, Kernberg, Kohut, Bowlby, Winnicott, Fonagy, Schore, Siegel, Ogden, Panksepp, Van der Kolk...
Quelques mots sur les auteurs :
Le maître et son émissaire
Le cerveau divisé et l'élaboration du monde moderne
(Iain McGilchrist, 2009)
Quel rapport peut-on établir entre la phénoménologie (Husserl, Merleau-Ponty, Heidegger…) et l’équilibre de fonctionnement entre les hémisphères gauche et droit
En quoi, à l’aune des neurosciences, l’examen de l’évolution de la culture et de la philosophie depuis la Grèce Antique, en passant par la Renaissance, la réforme, les lumières... jusqu'au post-modernisme nous éclaire-t-il sur l’esprit de notre monde actuel et ses tendances
Cet ouvrage original, très documenté, explicite les visions du monde concurrentes et complémentaires de nos deux hémisphères.
Allan Schore cite abondamment McGilchrist dans ses derniers ouvrages :
« Comme l'a montré mon collègue Iain McGilchrist, nous sommes actuellement en déséquilibre hémisphérique. Je pense que la psychologie a accordé une trop grande importance à l'esprit conscient, et nous remettons aujourd'hui en question l'idée longtemps défendue selon laquelle la raison doit surmonter les émotions basées sur le corps, que l'esprit conscient doit contrôler et supprimer l'esprit inconscient, que la science et l'art sont toujours en conflit et qu'ils ne s'harmoniseront jamais. » (Schore, 2019. Right Brain Psychotherapy. p. 257)
Quelques mots sur l'auteur :
Les fondements émotionnels de la personnalité
Une approche par la neurobiologie et par l'évolution
(K. Davis & J. Panksepp, 2018)
Ce livre présente les nombreuses preuves scientifiques selon lesquelles notre personnalité émerge d'émotions primaires évoluées partagées par tous les mammifères. Ces émotions générées sous-corticalement influencent nos actions, modifient nos perceptions, guident notre apprentissage, constituent la base de nos pensées et de nos souvenirs, et se régulent au cours de notre vie.
Comprendre le développement de la personnalité du point de vue des mammifères est une approche novatrice qui jette un nouvel éclairage sur la façon dont nous, les humains, réagissons aux événements de la vie, bons ou mauvais.
Jaak Panksepp, célèbre pour avoir découvert le rire chez les rats et pour avoir créé le domaine des neurosciences affectives, est décédé en avril 2017.
Quelques mots sur l'auteur :
Neurosciences pour cliniciens
(Louis Cozolino, 2020)
Dans cet ouvrage publié en 2020, Cozolino propose un modèle des mécanismes d’action sous-jacents dans le processus thérapeutique en s’appuyant sur les découvertes récentes dans les domaines de la biologie, des neurosciences, de la neuropsychologie et de l’évolution.
L'auteur introduit le concept de « synapse sociale » pour désigner ce qui nous relie au sein d’entités plus vastes telles que la famille, la tribu, la société et l’espèce humaine dans son ensemble. Il nomme « sociostasie » l’influence réciproque que les individus ont les uns sur les autres en régulant réciproquement leur biologie, leur psychologie et leurs états d’esprit à travers la synapse sociale.
Ouvrage traduit du même auteur :
Quelques mots sur l'auteur :
L'esprit en développement
Comment les relations et le cerveau interagissent pour façonner qui nous sommes
(Daniel J. Siegel, 2012, 2de édition)
Daniel J. Siegel explore le rôle des expériences interpersonnelles dans la création de connexions clés dans le cerveau. Il retrace l'interaction des connexions humaines et neuronales dans la petite enfance et au-delà. Le livre révèle comment les difficultés d'attachement aux figures maternantes peuvent entraîner des problèmes de mémoire, d'organisation du soi et de régulation émotionnelle. Les implications pour les états mentaux des adultes, la compétence émotionnelle et la capacité à faire face au stress sont examinées, tout comme les liens avec des problèmes cliniques tels que la dissociation et la dépression.
La deuxième édition propose des discussions approfondies sur la neuroplasticité, l'épigénétique, la pleine conscience, les corrélats neuronaux de la conscience, etc.
Ouvrage traduit du même auteur :
Quelques mots sur l'auteur :
La psychothérapie sensori-motrice
L'accompagnement des traumatismes et de l'attachement
(Pat Ogden, 2015)
La psychothérapie sensorimotrice est une approche thérapeutique intégrale des traumatismes et des problèmes d'attachement. Elle accueille le corps comme une source intégrale d'information qui peut guider le ressourcement, l'accès, et le traitement des expériences difficiles, traumatisantes liées au développement. La psychothérapie sensori-motrice est une approche holistique qui inclut le traitement et l'intégration somatique, émotionnelle et cognitive.
Elle permet aux clients de découvrir et de changer les schémas physiques et psychologiques habituels qui entravent le fonctionnement et le bien-être optimal. Elle est utile pour travailler sur l'activation dysrégulée et les autres effets des traumatismes, ainsi que sur les systèmes de croyance limitants liés aux enjeux de développement. (source : https://sensorimotorpsychotherapy.org 21/02/2021)
Ouvrage traduit du même auteur :
Quelques mots sur l'auteur :
« Allan Schore montre comment l'esprit inconscient latéralisé à droite et sa relation avec l'esprit conscient latéralisé à gauche offrent un modèle fondé sur la neurobiologie de la psychothérapie psychodynamique... [...] Les cliniciens apprécieront tout particulièrement les illustrations de Schore sur les changements dans l'esprit droit inconscient du patient et du thérapeute au cours du traitement, sous et au-delà des récits verbaux - à travers la relation elle-même. » (Philip M. Bromberg, PhD)
« Ce livre est un travail remarquable sur le thème de l'importance de l'hémisphère droit dans l'attachement, dans le traumatisme et dans la construction de l'individu humain émotionnellement mature, par son plus grand théoricien. Il est à la fois humain et scientifique, d'une importance pratique et intellectuellement stimulant ».
(Iain McGilchrist, MA (Oxon), MB, FRCPsych, FRSA)
Ouvrage traduit du même auteur :
Quelques mots sur l'auteur :
Qu'est-ce qui nous rend heureux ? Qu'est-ce qui nous rend tristes ? Comment en venons-nous à ressentir un sentiment d'enthousiasme ? Qu'est-ce qui nous emplit de désir, de colère, de peur ou de tendresse ? L'Archéologie de l'esprit présente une approche des neurosciences affectives - qui prend en considération les processus mentaux de base, les fonctions cérébrales et les comportements émotionnels communs à tous les mammifères - afin de localiser les mécanismes neuronaux de l'expression émotionnelle. Elle révèle, pour la première fois, les sources neuronales profondes de nos valeurs et de nos sentiments émotionnels de base.
Ce livre développe les sept systèmes émotionnels qui expliquent comment nous vivons et nous nous comportons. Ces systèmes proviennent des zones profondes du cerveau qui sont remarquablement similaires chez toutes les espèces de mammifères. Lorsqu'ils sont perturbés, nous retrouvons les origines des troubles émotionnels.
Quelques mots sur les auteurs :
Tome 1 : la contribution des thérapeutes basée sur des preuves scientifiques
Ces livres, tout comme les éditions précédentes, cherchent à identifier des éléments d'efficacité dans la relation psychothérapeutique, et la meilleure façon de l'adapter ou de la personnaliser au patient. En d'autres termes, c'est un résumé des résultats de la recherche sur ce qui fonctionne, en général, et en particulier.
L'espoir à travers ces ouvrages est de faire progresser le rapprochement entre des factions belligérantes dans les guerres culturelles psychothérapeutiques, et de démontrer que les meilleures recherches disponibles attestent clairement la capacité de guérison de la relation thérapeutique.
Chaque psychothérapeute est conscient que ce qui fonctionne pour un client peut ne pas être approprié pour l'autre ; nous recherchons « des approches différentes pour des personnes singulières » (Blatt & Felsen, 1993).
Bien que certaines psychothérapies puissent être plus appropriées à certains troubles de santé mentale (Barlow, 2014 ; Nathan & Gorman, 2015), comme il a pu être démontré dans de nombreuses études, des approches psychothérapeutiques différentes produisent des résultats similaires, une fois observé et contrôlé l'effet d'allégeance des chercheurs (Wampold & Imel, 2015).
Les recherches qui s'accumulent montrent qu'il est en effet souvent plus efficace d'adapter ou de faire correspondre la psychothérapie à la personne dans son ensemble (Norcross, 2011).
Tome 2 : la compétence d'adaptation du thérapeute basée sur des preuves scientifiques
Quelques mots sur les éditeurs :